AAHA = Amicale Alexandrie Hier et Aujourd'hui : www.aaha.ch

 

RENCONTRES ET REUNIONS

 

 

La Piscine de Cléopatre

 

 

Les petits mézés

Les trois grâces : Véronique Lévêque, Toy Bruck et Annabelle Michel

L'équipe des bédouins de choc : Timothée Michel, Nono (Jean-Luc) Lévêque, Frédéric Michel, David Christe, Alex Christe, Théo Michel

Toy et Catherine Kuffer

Toy et Hervé Despland

Patrick Ducluzaux, Véronique, Catherine Pictet

Véronique, Catherine Pictet, Jeanine et Michel Hagmann

V

Nefertari (Anne-Marie Manzoni) et Nefertiti (Toy Bruck)

Bob et Claudine Naggar

Bob et Linda Stroun

Sylvia et Richard Smouha

Anne-Marie et Sandro Manzoni

Debout : Evelyne Kepeneghian, Colette Floriane Ermaflora, Jeanine Hagmann, Toy, Anne-Marie et Philippe Ismalun

Elisabeth Perlini, Joe Ninio et Bob

La table d'Annabelle et Jean-Luc

La table d'Annabelle et de Jean-Luc : René Crept, Nadine,  Jean-Luc Lévêque et Annabelle

 Adel, Amir Schenouda, Reina Kalo et Pierre Gasser

Monique et Rafik Eid

 

 Les 5 octogénaires : Bob, Juanita Rousso, Joe, Toy et Sandro el-Maskin

 Bravo à la pâtissière Fabienne Muster

Toy admire le bracelet offert aux motifs pharaoniques

 

Sandro el-Maskin s'adressse aux participants

Chers amis de Suisse, de France, de Monaco et d’ailleurs,

80e anniversaire

Cette année marque le 80e anniversaire de Toy, Juanita, Bob, Joe et de votre serviteur, tous ici présents, qui ont eu la chance de naître en 1938, année qui, d’après les rois mages, serait le meilleur cru du siècle passé. J'aimerais dire aussi à mes quatre amis contemporaints que, par expérience faite, ce sont les quatre-vingt premières années qui sont les plus difficiles...

Personnellement, je considère qu’avoir atteint 80 ans, en relative bonne santé, est une grande chance et je remercie tous les jours la Vie pour m’avoir accordé ce privilège !

Ces cinq personnes sont nées à Alexandrie, en Egypte, et ont fréquenté la même école, à savoir le Lycée Français de la Mission laïque française. Elles ont quitté l’Egypte vers la deuxième moitié des années 50, comme la plupart des membres des colonies/communautés occidentalisées qui résidaient en Egypte, souvent depuis des générations. La grande majorité de ces « réfugiés » d’Egypte se sont bien intégrés dans les pays où ils ont pu s’établir.

Je suis aussi conscient que j’ai la chance de vivre en Suisse, à Genève, un pays qui me convient bien, car il y règne la paix, l’ordre et un certain bien être pour tous !

Je remercie Véronique et toute son équipe pour nous avoir réunis ce soir.

25e anniversaire de l’AAHA

L’AAHA a été créée en 1993. Cette année marque donc son 25ème anniversaire !

Chers amis,

Il y a plus de vingt ans, lors d'un séjour à Paris pour suivre un séminaire sur la gestion du temps, j'ai rencontré quelques anciens camarades d'Alexandrie. Avec leur aide, j'ai commencé à établir une liste de noms et d'adresses qui déboucha tout naturellement sur le premier rassemblement qui se tint à Genève les 2 et 3 janvier 1993. Pour ne plus nous perdre de vue, j'ai publié un bulletin de liaison Alexandrie Info dont le premier numéro porte la date de décembre 1993. Sans effort de recrutement particulier, mais par la simple magie du bouche à oreille, et grâce au site web sur internet www.aaha.ch , la liste commencée il y a vingt-cinq ans s'est étoffée et atteint aujourd'hui 5500 noms et adresses.

Peu de temps après sa création, j’ai rencontré Toy, qui est devenue la première animatrice de section AAHA hors de Suisse.

En juin 1995, Toy a organisé à Paris le plus grand rassemblement réalisé par l’AAHA, qui a duré 3 jours et qui a vu la participation de 248 personnes ! Voir :http://www.aaha.ch/rencontres-reunions/ras-paris-95-1.htm

Je me suis souvent demandé pourquoi tant d'Alexandrins qui résident dans de beaux pays (France, Angleterre, Italie, Suisse, Australie, Brésil, Etats-Unis, Canada, etc.) gardent cet attachement et cet intérêt pour la ville où ils ont passé leur jeunesse et souvent quelques années de leur vie d'adulte. Qu'avait-elle de si attachant cette ville? Je n'ai pas trouvé de réponse claire à cette question. Mon hypothèse actuelle est que le charme d'Alexandrie résidait dans son environnement agréable, sa vie sociale et culturelle très variée.

E. M. Forster a écrit en 1922 : "Alexandrie n'est pas pire que la plupart des villes du dix-neuvième siècle. Et elle a sur elles un immense avantage : un climat parfait." En effet, Alexandrie jouit d'un climat tempéré, le thermomètre descend rarement sous les 10 degrés C en hiver. En été, la brise du Nord apporte un peu de fraîcheur de la mer. Alexandrie s'étend sur près de 15 km le long de la Méditerranée (d'Anfouchi à Montaza). Le paysage des Alexandrins, c'est le bord de mer avec ses côtes variées, ses plages, ses ports et ses magnifiques couchers de soleil, mais aussi le Lac Mariout, les terres agricoles et les régions semi-désertiques. Cette richesse est favorable à une certaine atmosphère faite de joie de vivre et de bienveillance.

Jusqu'aux années 1950, les Alexandrins ont pu jouir d'une vie stimulante et originale à divers égards pour ce qui touche aux religions, aux colonies/communautés, aux langues, aux écoles, à la nourriture, la musique, l'humour.

Sur les religions : dans ses Lettres philosophiques, Voltaire a écrit : "S'il n'y avait en Angleterre qu'une religion, le despotisme serait à craindre ; s'il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il y en a trente, et elles vivent en paix et heureuses." A Alexandrie, de notre temps, il y en avait trente ! Aujourd'hui, hélas, il n'y en a plus que deux !

A propos des colonies et des communautés, cette société que nous avons connue avait trouvé une manière de "vivre ensemble" entre elles. Nombreux sont ceux qui ont le souvenir de cette époque où chaque communauté/colonie se réjouissait de la fête de l'autre, alors qu'aujourd'hui le "vivre ensemble" engendre crispations et malveillance ! Les notables de ces différentes communautés/colonies se faisaient un point d'honneur de financer la création et l'entretien d'écoles, d'hôpitaux, d'orphelinats, de maisons de retraite, de lieux de culte, etc.

Chaque Alexandrin parlait au minimum trois langues, ce qui a été pour lui un grand atout dans le domaine professionnel et culturel.

Alexandrie offrait une très grande diversité d'écoles, tenues par des laïcs ou par des religieux. Elles furent des lieux de rencontre de jeunes de traditions religieuses et de milieux sociaux différents.

Toutes les recettes de cuisines des régions qui baignent la Méditerranée étaient présentes à Alexandrie. Les Alexandrins restent très attachés à la cuisine orientale et aujourd'hui ils trouvent ses ingrédients toujours plus facilement en Occident !

Nous écoutions beaucoup la radio nationale égyptienne qui transmettait des chansons en arabe, français, italien, anglais et grec. L'Egypte a été un riche vivier de chanteurs : Oum Kalsoum, Georges Guétary, Dalida, Georges Moustaki, Claude François, Richard Anthony, Demis Roussos, etc.

Dès que les Alexandrins sont en groupe, ils essayent de faire revivre l'esprit alexandrin où l'humour (nokat) tient une grande place. Le rire fait du bien et ne coûte rien. Les vrais Alexandrins ne se prennent pas trop au sérieux et sont agréables en compagnie.

En ce qui me concerne, mes expériences alexandrines et genevoises ont fait de moi un homme "mondialisé" : je m'intéresse aussi bien à la culture orientale qu'à l'occidentale, essayant de les comprendre et d'entrer dans leur logique propre. Je suis en relation avec des gens qui appartiennent à différentes cultures. Mon "patriotisme" n'a pas de frontières et je me méfie comme de la peste du fanatisme national (maladie de l'esprit) et du fanatisme religieux (maladie de l'âme).

Que le dieu Sérapis prête longue vie à notre amicale AAHA, à ses membres et à toutes les personnes ici présentes.

Un grand merci à Véronique pour nous avoir rassemblés chez elle ce soir et à Toy nous disons Obal Mit Sana, enti ya Set Taieba..

 

Cologny , le 24 août 2018   

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